Frelon asiatique : la lutte s’organise localement

Frelon asiatique : la lutte s’organise localement

Depuis son arrivée en Europe il y a moins de 10 ans, le frelon asiatique détruit tout sur son passage. Le maintient d’une biodiversité locale passe par la limitation de son expansion. La production de miel aussi. 

Quoi de mieux que du miel sur sa tartine le matin ? Du miel local, qui plus est. A Trélex, trois apiculteurs produisent chaque année plusieurs centaines de kilos de ce nectar des Dieux, Philippe Desponds, Olivier de Loriol et Sylvain Portmann. Mais une menace plane sur leur production : le frelon asiatique. En effet, cette espèce venue d’Asie a la fâcheuse tendance à s’attaquer à tous les insectes, dont les pollinisateurs de tous types et, aussi, les abeilles mellifères. A tel point que les apiculteurs vaudois lancent l’alerte: si rien ne se fait, de miel local il n’y aura plus. « Mais il n’y a pas que le souci de la production de miel, c’est presque secondaire, il y a surtout un cas de santé publique. Ce frelon, qui n’a pas de prédateur, se multiplie exponentiellement. C’est un fléau ! », détaille Olivier de Loriol.   

Moins de 10 ans

Philippe Desponds explique la genèse de l’arrivée du frelon asiatique en Europe : « Cela se serait produit, selon les spécialistes, en Espagne, il y a moins de 10 ans, lorsqu’un importateur de poteries chinoises a découvert des frelons dans sa cargaison. »
Ensuite, comme le frelon ne peut parcourir des distances importantes sans s’épuiser, son avènement a suivi les voies de communication. « Ils ont remonté l’Europe le long des autoroutes, s’accrochant parfois aux voitures. » En Suisse, le frelon asiatique a été découvert il y a environ 5 ans. « Et aujourd’hui, la situation est véritablement critique ! » 

Ainsi, et comme cette espèce mange lézards, papillons ou encore de petits oiseaux, la lutte devient impérative.  « Car un nid dit secondaire peut contenir des milliers d’individus, dont des reines fondatrices, appelées à fonder de nouveaux nids après la période d’hibernation », détaille encore l’apiculteur. Ce dernier, après avoir suivi un cours spécialisé, est devenu « la » personne référente à Trélex pour gérer la problématique. Les consignes sont simples, mais doivent impérativement être respectées : repérer des nids et alerter aussitôt Philippe Desponds ou le site www.frelonasiatique.ch. « Surtout, il ne faut pas que les gens s’imaginent détruire un nid tout seul. Les frelons asiatiques, s’ils sont dérangés, peuvent devenir très agressifs et leur venin est bien plus violent que celui d’une abeille ! » 


Appel à la population

Dans le district de Nyon, on ne comptait qu’un seul nid secondaire en 2022, 24 en 2023, 65 en 2024 et on pense en recenser près de 200 cette année. « Il n’y a qu’un seul moyen d’endiguer la prolifération des frelons asiatiques, détruire les nids », conclut Philippe Desponds. L’appel est donc lancé à la population : observez les extérieurs de votre logement et faites remonter l’information. Aussi, pour bien différencier le frelon asiatique d’autres espèces, référez-vous aux descriptions accessibles sur internet (ci-dessous). Ce combat pour la biodiversité locale est l’affaire de tous.


Toutes les infos sur : www.frelonasiatique.ch ou www.trelex.ch puis « Vivre à Trélex » puis « Environnement »

Philippe Desponds : +41 79 824 89 49. 

Il vous est également possible d’alerter l’Administration communale de Trélex : 022 369 92 92