
Alors que les crèches sont pleines, les accueillantes en milieu familial (AMF) constituent une alternative bienvenue. Parfois aussi, les parents préfèrent ces encadrements chaleureux aux crèches traditionnelles. Rencontre avec trois d’entre elles. Et d’entre eux, puisqu’il s’agit aussi d’une affaire de messieurs.
Chez les Portmann, au chemin du Moulin, le va-et-vient est constant en fin de journée. Les uns après les autres, les parents viennent récupérer leurs enfants en pleine sérénité. Dans cette maison, Jadwiga Portmann et son époux Stéphane accueillent des bambins de 3 mois à 4 ans, soit l’âge d’entrer à l’école. L’horaire est large : de 7h à 18h30 du lundi au vendredi. L’activité, elle, est constante, avec chaque jour cinq enfants accueillis. Chez les Portmann, l’avantage d’être deux n’est pas à minimiser. « Il y a toujours quelque chose à faire, ça ne s’arrête jamais. Car quand il faut cuisiner le repas de midi, l’autre s’occupe des enfants. Quand certains sont un peu malades, ou simplement moins en forme, l’un les surveille, l’autre part en promenade avec les bien-portants », explique Stéphane Portmann, reconverti dans le métier depuis 10 ans, après avoir été cuisinier, ce qui est bien pratique dans ce cas précis. Sa femme Jadwiga, elle, est dans le milieu depuis plus longtemps, après avoir été sage-femme. Aussi, elle a su créer avec les parents de forts liens de confiance au fil des ans. Le bouche-à-oreille a fait le reste. « Il y a des enfants que nous avons accueillis pendant quatre ans et dont les parents sont devenus des amis », raconte-elle.
Pour beaucoup de parents, d’ailleurs, l’accueil en milieu familial n’est pas qu’un choix par défaut, mais au contraire un désir de stabilité. Et la promesse de quelques avantages, aussi. Le couple Portmann, par exemple, ne ferme pas systématiquement boutique pendant les vacances scolaires, mais sonde les parents pour trouver des dates qui satisfassent au mieux toutes les parties. Une souplesse appréciée. Quant aux infrastructures, elles sont également intéressantes pour les parents. Il y a dans le jardin de la maison familiale trois aires de jeux et, à l’intérieur, la possibilité de faire dormir les enfants séparément. Et puis, bien sûr, puisqu’il faut bien le dire : le tarif en AMF est meilleur marché qu’en crèche.
Pour les écoliers aussi
De l’autre côté du village, à la route de la Délaissée, une autre accueillante se démène chaque jour pour accueillir jusqu’à 10 enfants simultanément. Mais à la différence du couple Portmann, Chantal Cherpillod se concentre sur les écoliers dès 4 ans, accueillis avant et après l’école. Depuis plus de 20 ans, celle qui préfère l’appellation de « maman de jour », car plus chaleureuse, a sa propre philosophie : « à ces âges-là, les enfants doivent vivre dehors le plus possible. » Impossible, d’ailleurs, de ne pas voir Chantal Cherpillod et ses écoliers arpenter les pourtours de l’école, où les jeunes aiment à profiter du terrain de foot, notamment. Et si Chantal Cherpillod cuisine tous les matins en prévision de la venue des bambins à la pause de midi, durant la belle saison, régulièrement elle propose des pique-niques en extérieur, ou simplement emporte avec elle le repas cuisiné. « Sincèrement, ils adorent ça. C’est une époque merveilleuse pour eux d’être ensemble à l’air frais. »
Et quand il faut aller s’abriter dans sa maison, l’aventure est encore au rendez-vous. « Certains enfants n’ont pas d’animaux de compagnie, alors chez moi, ils apprennent à s’en occuper un peu. » C’est que, outre Malouk, le chien que tous les enfants veulent tenir en laisse lors des trajets, on trouve des chats et même une tortue. « C’est aussi l’occasion de mettre en place une organisation, car tous veulent nourrir la tortue. Alors on détermine qui le fera le lundi, qui le mardi. Et ainsi de suite. » Pour Chantal Cherpillod aussi, la confiance est primordiale. « Comme le bouche-à-oreille fonctionne bien, que les parents qui ont été satisfaits le disent à d’autres, les gens qui me sollicitent viennent à moi sereinement. Il est rare que la suspicion interfère. »
A Trélex, tant le couple Portmann que Chantal Cherpillod ont une stature un peu particulière : à eux trois, ils ont connu tant d’enfants qu’ils sont un peu la mémoire du lieu. Des repères importants pour un village.
Info : Si toutes les places sont occupées au sein de la famille Portmann, il reste des places chez Chantal Cherpillod pour la rentrée d’août 2025.
Légende photo: Chantal Cherpillod (à g.) avec Stéphane et Jadwiga Portmann